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EN BREF
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À Genève, la question de l’impact de la croissance excessive du nombre de fonctionnaires sur le dynamisme du secteur privé soulève de nombreux débats. Une étude récente de l’institut BAK Economics met en lumière un phénomène d’étatisation du marché du travail, particulièrement marqué dans des domaines tels que la santé, l’enseignement et la petite enfance. Face à cette situation, il est légitime de s’interroger sur les conséquences de l’augmentation des emplois publics sur la compétitivité et l’innovation des entreprises privées, et sur l’équilibre fragile entre l’intervention de l’État et la prospérité du secteur économique local.
À Genève, l’excès de fonctionnaires nuit-il vraiment au dynamisme du secteur privé ?
Une étude récemment publiée par l’institut BAK Economics, à la demande de la FER Genève, soulève des inquiétudes quant à l’impact de l’augmentation de l’emploi public sur le secteur privé à Genève. En examinant la hausse constante du nombre de fonctionnaires, les chercheurs mettent en lumière comment cette situation pourrait nuire à la concurrence et à la vitalité des entreprises privées, dans un contexte économique déjà délicat.
Une croissance rapide de l’emploi public
Entre 2012 et 2022, la ville de Genève a connu une croissance de l’emploi public à un rythme deux fois supérieur à celui du secteur privé. Cette dynamique a positionné l’État comme un employeur prépondérant, avec près d’un emploi sur cinq relevant du secteur public ou d’institutions para-publiques. Selon l’étude, l’emploi public a ainsi progressé de 2,1% par an, alors que le secteur privé n’enregistrait qu’une progression de 1,5% sur la même période.
Cette situation est particulièrement évidente dans des secteurs clés tels que l’administration publique, l’enseignement, et surtout, la santé et l’action sociale. Dans ce dernier domaine, près de la moitié des emplois sont publics, un chiffre nettement supérieur à ceux observés dans d’autres cantons suisses comparables.
Les raisons de ce phénomène
Plusieurs explications peuvent être avancées pour justifier cette hausse considérable des emplois de fonctionnaires. L’étude souligne que le secteur public recrute plus vites que le secteur privé et propose des postes souvent hauts en qualification, avec des conditions de travail généralement plus attractives.
Ainsi, la concurrence entre les secteurs se trouve profondément déséquilibrée : les entreprises privées ont de plus en plus de mal à attirer et à retenir les talents face à des offres publiques jugées plus alléchantes. De plus, les mécanismes d’internalisation de services, devenus obligatoires dans certains domaines, augmentent la proportion de fonctionnaires, exacerbant cette tendance.
Le secteur de la petite enfance et son illustration
Le secteur de la petite enfance est un exemple frappant de cette tendance. Il se développe à un rythme de 5,7% par an, alimenté en grande partie par des structures publiques ou subventionnées. La part des crèches privées à Genève reste minime, représentant seulement 7% des emplois, comparé à environ 27% dans les cantons voisins. Cette situation soulève des questions sur la capacité des entreprises privées de se maintenir et de prospérer face à un tel environnement.
Les effets sur la compétitivité du secteur privé
La croissance marquée du secteur public a des répercussions regrettables sur la compétitivité du secteur privé. La FER Genève alerte sur le risque que cette étatisation croissante puisse, à terme, limiter les capacités d’innovation et de dynamisme des entreprises locales. L’existence d’une forte empreinte publique pourrait fragiliser le cercle vertueux où la richesse produite par le privé finance l’action publique.
Une évolution préoccupante et ses implications
Avec une part significative d’emplois dans le secteur de la santé et des actions sociales et un coût par résident supérieur de 60% à la moyenne nationale, cette dynamique soulève également des interrogations quant aux conséquences à long terme. La répartition des rôles entre l’État et le privé pourrait être mise à mal, provoquant un déséquilibre qui nuirait non seulement à l’efficacité des services publics, mais aussi à l’économie en général.
Les auteurs de l’étude s’accordent à dire qu’il est fondamental d’évaluer avec soin l’équilibre entre les missions de l’État et le développement du secteur privé afin d’assurer une coexistence bénéfique des deux. Les défis que représente l’excès de fonctionnaires sont donc nombreux et méritent une attention accrue de la part des décideurs politiques et économiques.
- Augmentation des emplois publics: L’emploi public a crû deux fois plus vite que celui du secteur privé entre 2012 et 2022.
- Concentration des postes: Près de 20% des emplois à Genève sont publics, sauf à Bâle-Ville.
- Avantages du secteur public: Le secteur public propose souvent des conditions de travail plus avantageuses et recrute à une cadence plus rapide.
- Impact sur le secteur privé: Le développement du secteur public pourrait nuire à la compétitivité des entreprises privées locales.
- Emploi dans la petite enfance: 93% des emplois dans le secteur de la petite enfance sont publics ou subventionnés.
- Dynamique du marché: L’augmentation des fonctionnaires peut créer une distorsion de la concurrence pour les entreprises privées.
- Coûts plus élevés: Les coûts liés aux soins à domicile et en EMS sont significativement plus élevés en raison de cette structure.
- Risque d’étatisation: Une dépendance accrue du secteur public risque de fragiliser le financement des actions publiques par le secteur privé.
À Genève, l’excès de fonctionnaires nuit-il vraiment au dynamisme du secteur privé ?
Le secteur de la petite enfance à Genève est principalement marqué par une domination des emplois publics et subventionnés, ce qui soulève des interrogations sur la concurrence et la compétitivité du secteur privé.
Employeurs principaux dans le secteur public
- Administration cantonale
- Services de santé (hôpitaux, cliniques)
- Écoles publiques
- Crèches et garderies publiques
Salaires et conditions de travail
En général, les salaires dans le secteur public à Genève sont souvent jugés plus attractifs en raison des conditions de travail avantageuses. Selon les fonctions, les salaires peuvent varier considérablement :
- Éducateurs/trices de la petite enfance : entre 4,500 CHF et 6,000 CHF par mois
- Travailleurs sociaux : entre 5,000 CHF et 7,000 CHF par mois
- Postes administratifs : entre 4,000 CHF et 5,500 CHF par mois
Conditions pour postuler
Les conditions pour postuler dans ces établissements incluent généralement :
- Diplômes requis : Diplôme dans le domaine de l’éducation ou du social, selon le poste
- Expérience préalable : Souvent appréciée, particulièrement dans le secteur de la petite enfance
- Compétences linguistiques : Maîtrise du français obligatoire, la connaissance d’autres langues peut être un atout
- Capacité à travailler en équipe : Compétence essentielle dans ces environnements
Conséquences de l’étatisation
La croissance excessive du nombre de fonctionnaires infringe potentiellement sur le secteur privé, généralement par un afflux d’emplois dans le public, entraînant une distorsion de la concurrence. Exemples de conséquences :
- Restrictions sur le recrutement et la rétention de talents dans le secteur privé
- Augmentation des charges financières pour les entreprises locales
- Diminution de l’innovation et de l’initiative individuelle
FAQ sur l’impact de l’excès de fonctionnaires sur le secteur privé à Genève
Quel est le constat principal de l’étude menée par l’institut BAK Economics ? L’étude révèle que l’emploi public à Genève a crû deux fois plus vite que celui du secteur privé entre 2012 et 2022, rendant l’État un employeur dominant dans plusieurs secteurs clés.
Quel est le taux d’emploi public à Genève ? Près d’un emploi sur cinq relève désormais de l’État ou d’institutions para-publiques, ce qui représente cent douze emplois publics pour mille habitants, contre soixante-huit en moyenne nationale.
Quels secteurs sont particulièrement touchés par cette augmentation d’emplois publics ? Cette dynamique est concentrée dans l’administration publique, l’enseignement, et surtout, la santé et l’action sociale.
Comment le secteur public influence-t-il la concurrence avec le secteur privé ? Selon les auteurs de l’étude, la croissance rapide du secteur public et les conditions de travail plus avantageuses qu’il propose peuvent générer une distorsion de concurrence préjudiciable à l’économie privée.
Quel est le taux d’emploi dans la petite enfance à Genève ? L’emploi dans le secteur de la petite enfance croît de 5,7% par an, majoritairement au sein de structures publiques ou subventionnées, avec les crèches privées représentant à peine 7% de l’emploi genevois du secteur.
Quelle est la situation des soins à domicile à Genève ? Trois quarts des postes dans les soins à domicile sont assurés par des organisations publiques ou subventionnées, une proportion qui dépasse la moyenne suisse.
Quels sont les risques associés à une étatisation croissante selon la FER Genève ? La FER Genève indique que cette étatisation croissante pourrait limiter la compétitivité des entreprises locales et fragiliser le cercle vertueux où la richesse créée par le privé finance l’action publique.